Thôt Agrandi (Doc 067/Night & Day) retour
« Aride,
fruit d’un travail acharné, la musique se Stéphane Payen gagne en
souplesse et en naturel, d’année en année. Elle s’épaissit d’un
travail d’écriture qui voit les conceptions rythmiques contaminer les
aspects mélodiques et désormais orchestraux. Thôt accueille en effet
des recrues de la galaxie Hask (..) et des musiciens belges aux préoccupations
voisines (...), tous improvisateurs et exécutants exceptionnels. Avec cet
« agrandissement », on gagne en profondeur de champ dans cet
étourdissant exercice d’illusionnisme. Un fascinant kaléidoscope
sonore » Le Monde la Musique (****), septembre 2004 "Un chant collectif foisonnant de notes, construit sur la répétition (ostinato de basses, riffs), comme pour mieux asseoir la tension et évoquant, à bien des égards, un certain Steve Coleman – dont vous n'êtes peut-être pas sans savoir qu'il est un héros pour notre Stéphane Payen : en dépit ou grâce à cette « parenté » sonore (libre à chacun de choisir son camp), il y a bien de quoi se réjouir à l'écoute de cette version extended, pour les besoins d'une résidence à L'Estaminet de Magny-les-Hameaux, du quartette Thôt (au départ : Payen, Coronado, Dupont, Lavergne), l'un des multiples avatars du collectif Hask. Ou comment jouer du jazz aujourd'hui lorsqu'on a grandi au son de la m-base et d'Ornette Coleman, fréquenté les clubs les moins formatés de Paris et de sa proche banlieue (Les Instants Chavirés, l'Atmosphère), fait les quatre cents coups avec la bande à Delbecq après être passé par les rangs de la Berklee School : Payen est un altiste qui n'a pas son bec dans la poche, alliant fougue et virtuosité à un certain contrôle du timbre dans l'esprit de qui vous savez. Qui plus est, c'est un leader rigoureux (il en faut du cran pour gérer toutes ces personnalités) et un compositeur méticuleux : le premier titre et son riff de guitare minimaliste, que vient couvrir une imposante jungle de cuivres, sont assez saisissants. La suite participe de ce même alliage de sophistication harmonique et de liberté qui n'a, faut-il le rappeler, rien de « bordélique » ni de « complexe » pour peu qu'on s'y attarde. Écoutez, vous verrez." Jérome
Plasseraud "Le groupe fondé en 1996 par Stéphane
Payen a sorti son deuxième disque en septembre 2004 et s’est donc élargi,
passant du quartet originel (Payen, Coronado, Dupont, Lavergne) à un
tentet où figurent en particulier Guillaume Orti (sax alto, sax ténor en
ut), Pierre Van Dormael (guitare) ou encore Michel Massot (tuba,
trombone). Ce «Work on Axis» correspond à une création enregistrée à
l’Estaminet en octobre 2002, et les deux ans nécessaires à sa sortie
sur galette numérique en disent long, hélas, sur la diffusion de cette
musique et de la musique du collectif Hask en général - créative,
audacieuse mais encore bien loin de toucher le grand public. On sent assez
vite les nettes influences d’Aka Moon et Steve Coleman, ou plutôt
d’une fusion de quelques-unes de leurs spécificités, par exemple les
rythmiques tortueuses ou cette impression d’une machine lancée, que
l’on ne peut arrêter ou détourner de sa trajectoire. Quelque chose
d’immuable et d’inéluctable. |
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« Les
teintes restent obscures, les stridences ne sont pas interdites, une
certaine forme de transe n’est jamais loin. D’un univers où l’itération
est ainsi prise pour principe fondamental, on peut sortir dérouté, mais
dans cette musique en rotation sur elle-même, l’inexorable défilement
des cycles s’offre comme un fascinant objet de dépassement pour les
solistes, poussés à sortir de leur orbite. La musique tend ainsi
heureusement vers la lumière d’un épiphanie qui replace
l’instrumentiste au centre du jeu ... » septembre 2004
Vincent
Bessières "Adepte du steve-colemanisme comme
peuvent l'être Aka Moon en Belgique ou Benoît Delbecq en France, le
saxophoniste - alto, bi chûr- Stéphane Payen dirige un quartet de base,
Thôt, ici Agrandi par l'apport de sept musiciens, parmi lesquels nos
compatriotes Pierre Bernard, franc-tireur de la flûte, Michel Massot,
tromboniste-tubiste, Pierre Van Dormael, guitariste, Laurent Blondiau,
trompettiste et Antoine Prawerman, clarinettiste. Cette complicité
transfrontalière qui porte de plus en plus de fruits s'exprime ici, comme
il se doit, dans un travail collectif poussé, rigoureux, inventif et intériorisé,
en quête de spatialité et d'extratemporalité. La polyrythmie fait cause
commune avec le polyinstrumentisme dans une pluie d'étoiles filantes
musicales." "Partagé entre Paris et Bruxelles, Thôt
Agrandi est une toute nouvelle ramification du groupe Thôt qui ne remet
absolument pas en cause l'existence du quarter de Stéphane Payen (sax
alto), Gilles Coronado (guitare), Hubert Dupont (basse) et Christophe
Lavergne (batterie) … Accompagné dans cette nouvelle aventure par sept
musiciens renommés, Thôt s'est offert une résidence à l'Estaminet de
Magny-les-Hameaux en 2002 et en a tiré ces bandes. On reconnaît au sein
de ce véritable orchestre la flûte de Pierre Bernard, la clarinette
d'Antoine Prawerman, la trompette et le bugle de Laurent Blondiau, le tuba
et le trombone de Michel Massot, les saxophones de Guillaume Orti, la
guitare de Pierre Van Dormael et la batterie de Franck Vaillant. Libre
cours est donné à l'imagination de Stéphane Payen pour cette pièce
originale qui lui a été commandée par l'Etat … Fred Delforge |
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"Version extensive du
quatuor Thôt fondé par le saxophoniste Stéphane Payen, Thôt Agrandi compte la bagatelle de 11 musiciens qui transcendent ce Work on Axis en
une expérience de big band en marge du jazz contemporain et du rock
progressif. Aux côtés des musiciens d’origine, le guitariste Gilles
Coronado, le bassiste Hubert Dupont et le batteur Christophe Lavergne sont
venus se greffer quelques collaborateurs en verve tels le trompettiste
Laurent Blondiau, le flûtiste Pierre Bernard, le tubiste Michel Massot ou le saxophoniste Guillaume Orti…Outre la densité touffue et nerveuse
que procure cet agrandissement familial subit, il faut constater que Thôt suit toujours les mêmes courbes, les mêmes exercices de poly-vitesses,
de déstructurations/restructurations, de perturbation des perceptions
sensitives de l’auditeur, comme le prouvent des morceaux comme Miniature
4. Impulsive et aventureuse, la musique de Thôt ne se donne pas de
limites, traduisant dans de longues échappées musicales virevoltantes sa
vision hybride et décalée de formes jazz venant muter aux contacts de
ramifications rock bancales, de rythmiques à la précision mathématiques
venant coulisser dans de fluides entrelacs mélodiques (Next
3). Au travers d’une collision permanente de l’écrit et de
l’improvisé, une forme de radicalité vorace se propage, consommatrice
des énergies et des sens, qui perpétue l’esprit du fameux Collectif du
Hask, matrice opérationnelle de l’expérience Thôt."
Laurent Catala "Il y a quatre ans sortait le premier album de la formation parisienne Thôt. Ce premier opus symbolisait une aventure humaine qui avait débuté en 1996 autour de quatre musiciens adeptes des polyrythmies, de voyages incessants entre écrit et improvisé, et de confrontations directes. Thôt c’est tout cela et même plus. C’est surtout la construction d’un répertoire ouvert où l’aspect de groupe l’emporte largement sur le jeu individuel ou la virtuosité technique. Car l’important est ailleurs. De l’osmose peut naître une musique affranchie qui s’impose comme novatrice et en perpétuel mouvement. Cela, Stéphane Payen, le fédérateur-animateur de Thôt, l’a bien compris. Work on Axis présente un autre aspect du jeu de Thôt, indépendant de la formation initiale qui poursuit ‘’par ailleurs sa propre évolution ‘’. Cet autre aspect résulte de l’ouverture à d’autres partenaires de jeu, d’où le nom de Thôt agrandi. Cette nouvelle structure, créée lors d’une résidence à l’Estaminet (Magny-les-Hameaux) en octobre 2002, présente la formation initiale ‘’augmentée’’ de quelque-uns des meilleurs musiciens de la scène belge (le flûtiste Pierre Bernard, le clarinettiste Antoine Prawerman, le trompettiste Laurent Blondiau, le tubiste Michel Massot et le guitariste Pierre Van Dormael) et d’amis de longue date (Guillaume Orti et Franck Vaillant). De cette formation large Stéphane Payen exploite la complémentarité et surtout la nouvelle palette sonore à sa disposition. Deux disques en huit ans cela peut paraître anecdotique mais l’écoute de Work on axis démontre qu’il n’est pas nécessaire de faire plus pour poser les jalons d’une musique riche et pleine de perspectives…(SéM)" Jazzosphère, septembre 2004 |